L’Estaque tire son nom du mot provençal «Estaco» qui signifie attachement, lieu d’amarrage des bateaux. Niché entre les collines de la Nerthe et la mer, le village de l’Estaque va de la plage des Corbières au port de pêche de Saumaty sur le chemin de Marseille. Il est divisé en 3 zones principales: Riaux, l’Estaque-Gare et l’Estaque-Plage.
Avec ses falaises déchiquetées, ses rochers et ses grottes, Riaux est le lieu des premiers signes de vie humaine dans la région marseillaise (vers 10 000 – 60 000 av. J.-C.). L’Estaque-Gare est séparé de l’Estaque-Plage par le chemin de la Nerthe. Le quartier a subi une transformation massive au début du XXe siècle avec la construction de la voie ferrée Marseille-Miramas et de ses deux viaducs.
A partir de 1848, la gare devient une ruche d’activité et son architecture industrielle est remarquable. Depuis les années 1970, les bâtiments de la gare sont fermés aux passagers, mais un projet de restauration est à l’étude.
L’Estaque-Plage a été construit autour du port. C’était autrefois moins vaste et de longues plages de sable longeaient le littoral. C’est là que tout se passe – pêche, magasins, restaurants, cafés et hôtels.
Jusqu’au début du XIXe siècle, la vie à l’Estaque était centrée sur le port et ses activités de pêche. L’expansion rapide des usines de tuiles dans les villages voisins (Saint-André, Saint-Henri, Mourépiane) a ensuite conduit au développement d’une flotte d’une trentaine de navires de pêche et a vu l’arrivée d’une population ouvrière de nationalités diverses, telle comme les Italiens, les Espagnols et les Kabyles.
Entre 1885 et 1906, l’Estaque s’est développé en tant que pôle industriel (chimie, mines, réparation navale) et touristique, avec l’ouverture de plusieurs usines et de six hôtels. La population est passée de 287 habitants en 1872 à 13 536 habitants en 1931. Entre 1860 et 1920, l’Estaque est devenue la destination de vacances préférée de nombreux peintres (impressionnistes, fauves et cubistes) qui ont inventé le «paysage moderne». Des musiciens et des écrivains de renom tels que Camille Saint Saens et Emile Zola sont également venus en quête d’inspiration. La fermeture des usines de tuiles, l’industrialisation de la pêche et le déclin des réparations de navires et des entreprises locales ont entraîné des pertes d’emplois massives pour les habitants.
Malgré tout, l’Estaque a su conserver son charme terre-à-terre et son âme, et reste riche de traditions, d’histoire et de culture.